YULÍ est un voyage à travers les réflexions d’une jeune fille de classe moyenne; qui, influencée par les médias d’informations, est au prise avec ses peurs et ses préjugés face à un quartier qui a une mauvaise réputation. Le film a été réalisé avec une démarche expérimentale, à partir de la récolte d’histoires sur le thème de l’identité et du territoire, dans un quartier de la ville de Medellín en Colombie. La trame de fond du court métrage est l’histoire racontée par une participante, Yuli à laquelle nous avons intégré des anecdotes relatées par les gens rencontrés lors de notre résidence en 2018 au centre d’art Platohedro de Medellin en Colombie.
Pour réaliser le court métrage, nous avons exploré les dimensions et la portée culturelle du territoire urbain déterminé par l’intervention, l’imaginaire et la réalité de sa population. Nous avons provoqué des rencontres avec la population, écouté et enregistré des histoires sur les quartiers, suscité et ciblé des réflexions sur l’appropriation des quartiers comme territoire identitaire, culturel et politique. Le synopsis s’est construit au fur et à mesure de nos rencontres. Le scénario s’est créé autour du personnage de Yulí qui est devenue la trame principale de ce court métrage. Une démarche expérimentale qui va à l’encontre des étapes de création d’un film qui consiste à écrire le scénario avant toute chose. YULÍ nous présente différentes perceptions, réflexions et préjugés que l’on développe en rapport à la réputation d’un quartier défavorisé. Elle nous parle de ses peurs, la peur de l’autre, de la pauvreté, de la différence et de l’inconnue. Nous avons tous des préjugés dont nous ne sommes pas toujours conscient, ils apparaissent et disparaissent mais qu’est-ce qui les motive ? L’histoire de YULÍ apporte une réflexion sur l’influence que les médias peuvent avoir sur nos comportements et notre perception de certains événements.
C’est seulement de retour à Montréal que l’on a débuté, avec l’auteur Mexicain Oscar Martinez Velez, l’écriture du scénario et de la narration à partir du synopsis et des images prisent en séquences.
Des 100 000 photographies, plus de la moitié ont servies à réaliser les différentes scènes du film. Toutes les séquences ont été travaillées avec les techniques que l’on utilise lors de nos créations photographiques. Chacune des scènes a été pensée et réalisée de manière autonome sous forme de tableaux, le photographique étant traité comme un outil pictural. Nous avons découpé, recadré, superposé et transféré des images et des parties d’images, afin de créer des tableaux animés complexes et colorés.
Pour toutes les scènes concernant les médias d’information, nous avons photographié images par images des reportages télévisuels, libre de droit sur youtube, qui présentaient ou parlaient des problématiques et des événements politiques qui se sont réellement produit dans ce quartier. Pour avoir un traitement de l’image proche du dessin, nous avons collaboré avec l’artiste Arash Akahgari. Pour les traitements sonores et musicaux, nous, nous sommes associés au musicien et technicien Yohann Gagnon.
Nous avons travaillé chacune des images des séquences avec la technique de transfert par acétone sur papiers de coton texturés pour l’aquarelle. Comme des témoins privilégiés, nous avons traité visuellement ces réalités culturelles afin de mettre en relief la dimension narrative de l’image dans une création poétique composée de réalités et de fictions.
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