« Pour développer cette recherche photographique, nous avons choisi de vivre l’expérience de l’isolement ». Inspirés par le roman Vendredi ou les limbes du Pacifique, de Michel Tournier, les artistes ont mis en pratique deux types d’isolement extrêmes : la retraite sur l’île quasi dépeuplée d’Anticosti, connue pour ses dangereux récifs qui ont provoqué des naufrages historiques à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent, suivie d’une plongée en milieu urbain dans la grouillante île de Manhattan.
Pendant dix jours, d’un lieu à un autre, ils ont parcouru ces espaces avec leur caméra analogique, sans chercher de contacts précis. Le résultat de ces expériences est un dialogue photographique où contrastent l’ascétisme de la matière et le poids de la mobilité à l’échelle mondiale. Surtout, c’est le désir de transgresser les règles sociales, de sortir du cadre et de s’exiler en marge de la périphérie visuelle qui s’exprime. C’est un naufrage où le regard de l’autre se reflète en soi et où la solitude cherche à sauver l’essence de ce qu’est l’humain.
Nuria Carton De Grammont
Commissaire et historienne de l’art
« La création de cette oeuvre a été rendue possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec. »
Photographies